• [Article du CVA 62]

     

     

     

    Henin-Beaumont, au cœur de notre actualité antifasciste

    C’est à Hénin-Beaumont que Seb, notre camarade antifasciste qui passera en procès le 6 novembre, avait été arrêté. Il tentait de se rendre avec d’autres antifascistes à un rassemblement pour protester en cas d’élection de Marine Le Pen aux élections législatives.

    Ce jour là, l’État avait décidé de les empêcher de s’y rendre en les interpellant brutalement. Au même moment, Marine Le Pen manquait à quelques dizaines de voix près d’arracher le siège de députée de la 11ème circonscription du Pas-de-Calais. Alors qu’elle obtenait plus de 55 % des scrutins en sa faveur sur la seule ville de Hénin-Beaumont.

    Ce qui se joue avec le procès de Seb est d’une importance majeure pour l’antifascisme dans la région. Ce n’est pas l’affaire d’une seule personne et de son entourage.

    Objectivement, la situation ici est mauvaise pour les personnes qui refusent de se plier au racisme, au nationalisme et à l’agressivité des fascistes. La pression de l’extrême-droite est très forte et en plus de cela, les personnes de sensibilité antifasciste un véritable sentiment d’encerclement dans la vie quotidienne.

    Au travail, au lycée ou en bas de chez soi , les valeurs fascistes sont de plus en plus répandues. Le repli sur soi individualiste est toujours plus assumé. Le culte du « mâle » fort et brutal est vécu comme un modèle positif pour beaucoup. Le nationalisme est de plus en plus ressenti comme une perspective pour sortir de la crise. Et le racisme est de plus en plus assumé ouvertement.

    Sur le plan politique, les groupes ouvertement fascistes se répandent et n’hésitent pas à se montrer au grand jour. On pense, entre autre, au fasciste radical Serge Ayoub qui s’était invité avec quelques individus sur le marché de Henin-Beaumont pour les élections législatives. Ou alors à la provocation fasciste d’une pseudo « Maison des ouvriers » à Auchel en début d’année. Mais le pire fut certainement le ”week-end du trident” cet été toujours à Auchel. Il avait consisté en une pure et simple invasion de la ville par des militants néonazis.

    A coté des ces groupes qui évoluent à sa marge (mais dans la même direction), il y a la terrible offensive de Marine Le Pen. Le populisme et la démagogie pseudo sociale de Marine Le Pen fait un carton dans la région. Particulièrement dans les milieux prolétaires.

    Le Front National a fait de Henin-Beaumont une sorte de laboratoire. Lors de la braderie début septembre, Marine Le Pen expliquait clairement qu’elle voulait « développer le modèle Hénin-Beaumont » et même « l’exporter » partout en France… Quand on constate le discours offensif, très « guerrier » de Marine Le Pen depuis la rentrée, notamment avec les provocations sorties lors de l’Université d’été du Front National destinées à plaire à la base raciste du FN, il y a vraiment de quoi s’inquiéter de cette volonté d’expansion.

    D’autant plus qu’ici nous connaissons les moyens dont peut user le FN pour se développer. Certains de ses membres n’hésitant pas à se faire passer pour des policiers en civil sur le marché d’Hénin-Beaumont afin de chasser les progressistes comme on nous l’avait rapporté à l’époque. Ou alors pire, avec certains de ses jeunes qui n’hésitent pas à tomber à nombreux sur des personnes identifiées antifascistes pour les tabasser.

    Dans ce contexte, l’arrestation des antifascistes à Henin-Beaumont le soir des élections législatives et le procès de Seb qui y fait suite ont une valeur symbolique particulière.

    Actuellement, les personnes qui défendent le système capitaliste et ses institutions, mais qui ne sont pas favorable au fascisme (tout du moins pour le moment), ont peur de voir la situation exploser. EIles craignent de voir la situation leur échapper et les événements s’emballer. Selon ce raisonnement, il ne faudrait pas s’opposer aux fascistes et au fascisme car c’est cela qui le ferait se développer. En d’autres termes, l’idée serait de fermer les yeux en espérant que l’orage passe (quitte à s’aligner sinon…)

    C’est clairement pour cette raison que l’État tente d’isoler puis écraser les antifascistes. Et c’est selon cette logique que la police avait clairement reçu l’ordre d’interpeller les antifascistes à Henin-Beaumont le soir du deuxième tour des élections législatives. L’État veut faire passer les antifascistes pour des fauteurs de troubles, des irresponsables attirés par la violence et le désordre. Le but est de nous isoler du peuple. 

    Cette attitude de l’État sert objectivement le fascisme. Mais de toute façon, c’est quasiment chaque moment de la vie du système capitaliste s’effondrant sur lui-même aujourd’hui qui sert le fascisme. En cette période de crise du capitalisme, les fascistes profitent du désarroi et de la misère du peuple pour tenter de détourner sa colère : le nationalisme est une arme puissante pour empêcher la classe ouvrière de se libérer de ses chaînes.

    L’État et la bourgeoisie évolueront inévitablement en faveur du fascisme. C’est dans leur intérêt. C’est un développement logique du capitalisme en crise. La bourgeoisie a besoin du nationalisme pour mobiliser le peuple derrière son drapeau et ses projets agressifs.

    Selon nous, la question qui se pose aujourd’hui est celle de la préparation à la résistance antifasciste. Nous ne pensons pas qu’il y ait d’autre issue possible à la crise que l’explosion du fascisme.

    Et nous savons que d’ici là, l’Etat tentera systématiquement de nous écraser si nous ne sommes pas assez fort et trop isolé du peuple. D’ailleurs, depuis l’arrestation de Henin-Beaumont, la police a continué à maintenir la pression contre les antifascistes, avec des convocations, des menaces, des intimidations ou des tentatives d’usurpation d’identité.

    L’actualité autour de la ville de Henin-Beaumont a une importance particulière. Elle est un symbole de la situation présente et annonce les difficultés à venir. Pour autant, nous ne pensons pas qu’il faille se focaliser sur la seule ville de Hénin-Beaumont. D’autant plus qu’il existe dans la population locale un sentiment de raz le bol d’être comme « pris en otage » au profit d’intérêts qui dépassent la vie quotidienne. Les agitations du politicien Mélenchon n’ayant rien arrangé à cela.

    Dans le fond, la situation de Henin-Beaumont est plus ou moins similaire à ce qui se passe dans toute la région. Si le fascisme se développe partout en France, il se développe dans une version particulièrement « populaire » dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Picardie.

    Mais nous savons que le fascisme va se heurter à un mur : celui de ses propres contradiction. Le fascisme se développe car il apparaît comme une forme de lutte contre le « système », comme un combat anticapitaliste.Mais le fascisme ne veut pas renverser l’ordre capitaliste.

    Au contraire, le fascisme est la pire expression des valeurs capitalistes : racisme, sexisme, haine, loi du plus fort, mépris des « faibles », oppression des prolétaires et destruction de la vie, des animaux, de la Terre.

    A nous de développer nos valeurs et d’apporter des perspectives à la résistance antifasciste.

    La vrai alternative, c’est celle qui s’opposera totalement à toutes les valeurs et la culture de la bourgeoisie.

    Unité populaire contre les divisions fascistes !

    Vive la résistance antifasciste !


  • [Info publiée par Action Antifasciste Bruxelle]

     

    Lettre de ‘Socrate’, prisonnier antifa russe

    Alexei Sutuga “Socrate”, un des principaux prisonnier antifa en Russie a besoin de soutien financier, il a été arrété le 17 avril dernier et est accusé d’avoir participé à une bagarre entre fachos et antifas près d’une boite de nuit à Moscou, la bagarre a eu lieu le 17 décembre 2011. Comme c’est toujours le cas en Russie : les frais d’avocats sont assez élevés vu la lenteur du système judiciaire russe.

    Pour envoyer des sous à Socrate : Yandex-money: 410011299201746

    Alexei est également un membre très impliqué de l’Action Autonome, la principale organisation libertaire et antifasciste en Russie, il participait de près à la publication du journal Avtonom et était impliqué dans les luttes écologiques russes.

    Alexei a récemment écrit une lettre depuis la prison que nous tradusons ici :

    Salut à tous,

    Nous serons bientôt libérables sous condition, mais je suis à peu près certain qu’on va rester coincés ici encore quelques mois, même s’il n’y a aucun développement dans le dossier qui a été fabriqué contre nous.

    Vous connaissez les détails de nos arrestations et connaissez les accusations qui y sont liées, mais j’aimerais maintenant partager avec vous mes pensées sur le contexte politique qui entoure notre affaire. A mon avis, l’objectif de l’enquète est d’obtenir l’accusation de ‘création d’un groupe extremiste’ qui viserait le ‘groupe social des nationalistes, fascistes et nazis’.

    En pratique, le E-Center (Centre contre l’Extremisme, institution russe) a déjà monté des dossiers de cette façon en Russie. Ce qui intèrèsse l’inspecteur Kochergin c’est de démontrer l’existence d’un mouvement extremiste non-existent, à savoir ‘Antifa’ (NdT : Aucune organisation formelle ou informelle ne s’appelle ainsi en Russie) et de connecter l’affaire d’Igor Kharchenko et la nôtre pour n’en faire qu’un procès. C’est l’actuel énorme travail de la police contre les personnes qui ont des idées antifascistes. Tout celà est sous le contrôle du E-Center et du FSB (NdT : Service secret intérieur russe) dont l’objectif est de criminaliser les antifascistes et les militants sociaux.

    Ce n’est pas un secret : nous encourageons les gens à participer activement aux mouvements d’opposition pour résoudre les problèmes sociaux qui sont à la source du nationalisme et du racisme dans notre société, comme résultat nous avons vu la répression du mouvement antifasciste à travers la Russie, c’est de cette façon qu’ils nous empêchent de prendre part aux mouvements sociaux.

    A ce stade, il est trop tôt pour parler du développement de mon affaire puisque l’enquête à cessé depuis mon arrestation. En ce moment nous ‘marinons’ en prison, nous savons que nous ne sommes pas coupables, nous n’avons porté préjudice à aucune des sois-disant victimes. Ces victimes ont eu peur devant les enquêteurs et ont docilement désigné nos photos sur internet en tant que chef de l’organisation non-existente ‘Antifa’, comme le prétent le E-Center.

    J’envoie mes plus chaudes salutations à mes proches, à mes amis et à mes camarades en Russie, Bielorussie,  Ukraine, Finlande et dans les autres pays d’Europe et du monde. Merci à tous pour votre soutien et vos actions, nous avons appris que vous êtiez solidaires. Je vous souhaite du succès dans vos luttes sur tous  les fronts.

    Alexei Sutaga


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    [Vegan Pays Basque]


  • [Secour Rouge de Belgique]

    France : Procès contre un antifasciste

    Le 17 juin 2012, six antifascistes étaient arrêté(e)s dans les rues de Hénin-Beaumont en se rendant à un rassemblement pour protester contre le risque d’élection de Marine Le Pen au second tour des élections législatives. Ils ont été brutalement avant d’atteindre le lieu du rassemblement et ont ensuite passé la nuit en garde à vue au commissariat de Lens.

    Deux des antifascistes interpellé(e)s ce soir-là ont fait l’objet de poursuites judiciaires. Le premier, mineur, ne semble plus être inquiété pour le moment. Seb par contre, sera jugé au Tribunal de Béthune le 6 novembre 2012 pour « port d’arme de 6ème catégorie avec circonstance aggravante qu’au moins une autre personne était aussi en port d’arme » et pour refus de se soumettre à un prélèvement ADN. Rassemblement de soutien devant le tribunal de Béthune ce mardi 6 novembre dès le début d’après midi.


  • [17juin 2012]

    Ce soir, 7 militants et militantes antifascistes ont été arrêtés à Hénin-Beaumont un peu avant 20 heures. Ils rejoignaient le lieu d'un rassemblement appelé par le groupe de le Comité de Vigilance Antifasciste 62 membre de l'Action Antifasciste.

    Ils ont été placé en garde-à-vue au commissariat de Lens.

    Bien que Marine Le Pen ait à priori perdu de quelques voix les élections, le fascisme continu sa progression dans le bassin minier et particulièrement à Henin-Beaumont où elle recueillerait 55% des voix.

    Le combat ne fait que commencer et ce n'est ni la social-démocratie corrompue ni l'électoralisme qui ne pourront stopper cette marche au pouvoir.

    Liberté pour les 7 d'Hénin-Beaumont !
    A bas le fascisme ! A bas la répression de l'Etat bourgeois !





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